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Qui sont les cinq fusillés de Sétif ?

samedi 3 septembre 2016, par M.F. TOUMI


Le 24 Août 1958 est gravé en lettres de sang dans l’histoire de la guerre d’Algérie. Ce jour Sétif a connu un crime odieux commis par la soldatesque coloniale.

Repérés par les services de renseignements, ces fervents défenseurs de l’ALGERIE INDEPENDANTE ci-après :

  • Mebarek SOUALMI dit Albert, né le 0/02/1926 à Sétif.
  • Abdelmadjid BOUDHANE, né le 01/06/1938 à Sétif.
  • Abdelwalid SETTRAHMANE dit Lakhdar Ben Djaref, aussi dit Lakhadar Le Fin, né le 13/09/1935 à Sétif.
  • Messaoud MEHENNI dit Maurice, né le 29/05/1929 à Sétif.
  • Ali HALITIM, né le 25/10/1938 à Sétif, sont arrêtés dans différents quartiers de Sétif et conduits à la garnison centrale ( de nos jours parc d’attraction) où ils subiront des supplices durant des semaines, sans fournir le moindre renseignement à leurs tortionnaires.

En signe de représailles aux opérations des Fidaïyines ayant secoué la ville de Sétif durant le mois de Juillet 1958, croupissant dans les geôles de la caserne militaire, les susnommés ont été emmenés à l’aube du 24 Août 1958 au quartier El-Djenane pour être sommairement assassinés à El-Merdja (ou Merdjett BOURAS). Alors que Le jour commençait, à peine à se lever, des bruits de bottes et d’armes à feu se font entendre. Les habitants apeurés s’interrogent sur ce qui se passe. Aux premières heures de la journée, la cité grouillait de militaires, gendarmes et policiers en civil (Assorteyas) pour faire accroire aux habitants(A). les résidents d’El-Djenane découvrent cinq (05) corps criblés de balles. La nouvelle jeta la consternation et le désarroi dans Sétif et ses environs. Ceux qui ont connu ces Chahids ont conservé d’eux des souvenirs,de droiture, d’honnêteté, de courage.

Cinquante huit ans après, point de mémorial érigé sur le lieu de ce massacre.Toutefois, l’’itinéraire du tramway passant par El-Djenane a permis aux autorités locales d’avoir une occasion pour immortaliser ces chahids et de les faire connaitre davantage parmi les populations visitant Sétif et qui emprunteraient ce nouveau moyen de transport urbain, en dénommant la future station du tramway d’ El-Djenane : Les cinq fusillés, en hommage aux sacrifices de ces valeureux hommes. Vaut mieux tard que jamais dit le proverbe. L’épopée de la guerre de libération ne semble plus inspirer les nouvelles générations. Cet article se veut une action contre l’oubli.

Note : (A)
Les soldats français voulaient maquiller leur monstrueux forfait, en prétextant que ces morts ont été conduits à la cité pour identifier les refuges d’autres défenseurs de l’Algérie indépendante recherchés, mais ont tenté de prendre la fuite. Ce qui a motivé les tirs qui les ont mortellement atteint.

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