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Benchikha : « Insulter nos mères est inadmissible »

vendredi 27 avril 2018, par La rédaction


Vous venez de démissionner de votre poste d’entraîneur de l’ESS…
Oui, je le confirme. Je ne suis plus l’entraîneur de l’Entente de Sétif. J’ai pris cette décision juste après le match face au Paradou. Dans mon esprit la décision était tranchée.

Les insultes des supporters de l’ESS durant le match contre le PAC, vous ont affecté, n’est-ce-pas ?
Oui, tout à fait. Des supporters n’ont pas cessé d’insulter ma défunte mère. Cela est pour moi inadmissible, qu’on vienne insulter ma mère, avec la place qu’elle a dans mon cœur et qui de plus n’est plus de ce monde, m’a affecté à un point que vous ne pouvez imaginer. C’est quoi ce comportement ? Je ne permettrai jamais à quiconque d’insulter ma mère.

Pourtant dans nos stades, cela est courant. Les joueurs particulièrement les gardiens de but et les entraîneurs, ne sont pas épargnés…
Oui, je le sais. Mais, il faut mettre un terme à ces dépassements qui n’ont rien à voir, avec la bonne moralité, l’éducation et notre religion l’islam. En ce qui me concerne, dès que la notion du respect n’est pas respectée avec les supporters de l’équipe même que je dirige et qu’en plus, on s’en prend à ma mère, Allah yarhamha, il m’est plus possible de continuer à travailler dans un climat malsain. Je voudrai dire une chose…

Allez-y…
Ceux qui se permettent d’insulter les mères, accepteront-ils qu’on leur fasse de même ? Certainement pas. Lorsque la maman rejoint l’Eternel et quitte ce bas monde, c’est une douleur terrible que l’on ressent et une douloureuse séparation. Ceux qui s’autorisent de tels écarts cessent leurs invectives et arrêtent de pourrir l’ambiance dans nos stades.

Le président Hammar na-t-il pas essayé de vous faire revenir sur votre décision ?
Hassan Hammar a toujours été d’une correction exemplaire envers moi. Depuis que j’ai rejoint l’ESS, tout se passe bien avec lui. Il m’a toujours soutenu quelque soit le résultat enregistré par l’équipe. Je tiens sincèrement à lui rendre hommage. Nos rapports sont excellents, on est devenus amis et même plus. C’est même des rapports de membres d’une même famille qui ont caractérisés notre relation, durant mon passage à l’Entente. Il a bien compris que pour moi, c’était fini. Il a respecté ma décision et la séparation s’est faite à l’amiable et dans la sérénité.

Vous en voulez à ce point aux supporters sétifiens  ?
Il ne faut pas généraliser. Le public sétifien est connaisseur et il y a toujours eu du respect entre les supporters et l’entraineur Abdelhak Benchikha. Toutefois, il se trouve souvent que des énergumènes viennent toujours pour pourrir l’atmosphère comme je ne cesse de le dire. Je comprends que les fans ne soient pas contents après la lourde défaite contre le PAC.
Toutefois, cela ne justifie pas qu’on vienne insulter nos mères. Mon équipe est passée à côté. Notre défense a commis d’énormes bourdes, certes. On avait de nombreux absents pour cause de blessures. C’est pratiquement l’équipe B qui a joué. Ce sont des choses qui arrivent dans le football. Ce n’est qu’une partie de football. Ce n’est pas la fin du monde…

Vous pliez bagages avec beaucoup d’amertume, non ?
Je ne peux travailler dans un tel climat. Ce n’est pas la pression du football qui me dérange, j’étais sélectionneur national. C’est cet état d’esprit pourri de certains pseudo-supporters qui n’ont rien compris au sport. L’objectif qui m’a été assigné au départ est atteint. Lorsque je suis arrivé, le président m’a fixé la qualification à la phase des poules de la Ligue des champions, comme principal objectif.
Cela a été fait. On devait aussi jouer une place sur le podium. Là, c’est un peu difficile à réaliser après la défaite devant le Paradou. Voilà, ce que j’avais à dire.
Je souhaite plein succès à l’ESS et aux joueurs pour la suite et je salue l’ensemble des Ententistes et Sétifiens qui ont eu un comportement exemplaire avec moi et qui m’ont toujours respecté. Pour ceux qui ont versé dans l’insulte et le dénigrement, je dis, Allah yahdihoum.
Mohamed-Amine Azzouz. En Moudjahid

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