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Sétif : le recours à une société étrangère de droit algérien comme alternative

dimanche 30 avril 2006, , article écrit par Abdelhalim Benyelles, La Tribune et publié par La rédaction


Le projet de piscine olympique de deux bassins et de 1 200 places, dont l’enveloppe financière est estimée à 39 milliards de centimes, a été attribué à PRO Consultores, un bureau d’études portugais installé à Alger. L’ouvrage, de dimension mondiale qui relève des normes définies par la Fédération internationale de natation, a relégué au dernier plan la candidature des soumissionnaires nationaux. Il s’agit d’options techniques modernes qui prennent en charge le système de climatisation, le respect de l’environnement, le paramètre de l’économie de l’énergie et, notamment, l’esthétique, l’aspect qui a revêtu lors de l’ouverture des plis une importance capitale, selon les membres de la commission. Architectes locaux, universitaires, représentants de la DLEP, de l’APC de la DUCH, de l’ordre des architectes, de DJS, nageurs de renommée mondiale ont participé à la séance d’ouverture des plis du marché.
Si, pour les membres de la commission, la participation algérienne n’a pas accédé au niveau requis par le cahier des charges, il n’en demeure pas moins que le concurrent étranger a présenté des arguments tant sur le plan technique que du point de vue de l’expérience acquise dans ce domaine même si son intervention se limite au Portugal et en Angola loin des pôles reconnus par la FINA, à l’instar de l’Australie, de l’Allemagne ou des Etats-Unis. Cependant, pour Joaquim Almeida, représentant du Bureau d’études portugais, le projet proposé constitue un défi pour sa société appelée à réaliser l’un des plus beaux ouvrages au monde, un joyau de la natation moderne.
Dans dix jours, les premiers cahiers des charges ayant trait à la structure en béton seront finalisés, promet-il, en attendant la clôture de la mission du projet d’exécution en cours par le bureau d’études prévue dans un mois. « Toutes les techniques préconisées seront accessibles aux entreprises algériennes », souligne-t-il, tout en insistant sur l’usage des matériaux de la région, un facteur de spécificité de l’ouvrage.
En attendant le lancement de l’avis d’appel d’offres pour la réalisation du projet de la piscine olympique, le bureau d’études portugais estime que « les entreprises algériennes pourraient participer à la réalisation par le biais de la sous-traitance pour les techniques de construction nouvelles ».
Cosider est considérée à juste titre comme un exemple d’entreprise performante.
Si, pour un membre de la commission de jugement de marché, l’implication des sociétés étrangères de droit algérien est un moyen d’encourager l’investissement national, Lazhar Djilani, consultant international estime que c’est la déstructuration des entités nationales, leaders par le passé qui est à l’origine du manque de compétitivité nationale actuellement à l’occasion du lancement de marchés publics d’envergure. Les potentiels des bureaux d’études COMEDOR, BEREG, ETAU, autrefois compétitifs à l’échelle internationale ont cédé le terrain à une vision individualiste de la société de conception du projet où « c’est l’architecte qui constitue le bureau d’études », selon la formule de Lazhar Djilani. De même que les entités de réalisation telles que ECOTEC, DNC, Genisider ont cédé le pas à de « simples artisans », dont la représentativité à l’occasion s’avère négative. Dans ce contexte, la compétitivité dans le domaine de l’attribution des marchés publics devient désuète, livrant l’opportunité inévitable à l’intervention étrangère.
Le projet de l’autoroute Est-Ouest a mis à nu à juste titre la consistance du potentiel national.

A. B.


Abdelhalim Benyelles, La Tribune

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