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Hamid Karzai à Camp David pour rencontrer George W. Bush

Taliban, otages et reconstruction au menu

lundi 6 août 2007, , article écrit par Mohamed Khaled Drareni, La Tribune et publié par La rédaction


Incapacité des contingents étrangers à venir à bout des taliban, impuissance à éradiquer la culture du pavot et reconstruction du pays en panne sont autant d’indices décourageants pour l’avenir de l’Afghanistan. S’y ajoute la tension grandissante chez le voisin pakistanais qui voit ses vieux démons se réveiller

L’Afghanistan est plus que jamais sur un volcan, et c’est sur la base de ce constat amer que Hamid Karzai devra solliciter encore son homologue américain.
Depuis son accession au pouvoir en 2002, le président afghan peine toujours à ramener le calme dans ce géant de l’Asie mineure. Donnés pour anéantis, les taliban ne cessent de reprendre du terrain, et cela en dépit de la présence dans tout le pays de forces de l’ISAF (International Security Assistance Force) et de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord).
Dans son voyage crucial aux Etats-Unis, Hamid Karzai rencontrera tous ceux qui ont pris fait et cause pour la guerre contre les islamistes en Afghanistan depuis octobre 2001.

Mais l’heure est désormais plus grave qu’en ces temps de post-11 septembre. Empêtré dans une interminable crise des otages, le pays ne sait plus où donner de la tête.

Deux évangélistes sud-coréens sont déjà morts, tués par balle. Et la menace qui pèse sur leurs autres compatriotes grandit de jour en jour. Les mises en garde de Séoul n’ont pas réussi à mettre au point un dialogue fructueux avec les ravisseurs. Chose que déplorent les autorités afghanes, réticentes, quant à elles, à tout contact avec leurs ennemis de toujours.

Qu’à cela ne tienne, Hamid Karzai sait au fond de lui que les Américains sont en partie responsables de ce blocage. Washington n’a jamais caché son refus catégorique de négocier la libération des vingt et un otages sud-coréens. Même l’assassinat de deux d’entre eux ne l’a pas fait fléchir.

Une fois le sol américain foulé, le chef de l’Etat afghan devra user de toute son influence pour exhorter son homologue George W. Bush à céder sur ce point sensible.
Lors de leur tête-à-tête -le premier depuis un an-, les deux chefs d’Etat devront sans doute évoquer d’autres sujets sensibles qui font que l’Afghanistan reste aujourd’hui confronté à l’incertitude. Reconstruction du pays en panne, incapacité des contingents étrangers à venir à bout des taliban, impuissance à éradiquer la culture du pavot sont autant d’indices décourageants pour l’avenir de l’Afghanistan.

S’y ajoute la tension grandissante chez le voisin pakistanais qui voit ses vieux démons se réveiller.
Mais les Etats-Unis ont la responsabilité morale et historique d’assumer la situation, certes calamiteuse, dans laquelle se trouve le pays. Après les attentats du 11 septembre 2001, les autorités américaines, encore sous le choc de la tragédie, décident de déclarer la guerre aux taliban le 7 octobre de la même année. Le conflit se terminera en moins d’un mois, et le régime tant décrié des étudiants islamistes disparaîtra après cinq longues années de tyrannie et de pouvoir incroyablement despotique et moyenâgeux. Aujourd’hui, même débarrassés de ce pouvoir, les Afghans vivent hantés par la puissance encore présente de ces groupes. Déployés en force dans le sud du pays, ils harcèlent les troupes de l’Alliance atlantique, et leur infligent d’énormes pertes humaines et matérielles.
Après avoir attaqué l’Afghanistan des taliban, les Américains doivent à présent tenter toutes les options pour y ramener calme, paix et prospérité. Des vœux pieux qui ne figurent pas sur l’agenda de fin de mandat de George W. Bush.

Par Mohamed Khaled Drareni, La Tribune


Mohamed Khaled Drareni, La Tribune

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