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Infrasstructures sanitaires : A l’heure des réaménagements

jeudi 20 novembre 2008, , article écrit par Nabil Lalmi, El Watan et publié par La rédaction


e programme des hauts-plateaux permettra l’équipement de sept polycliniques de la wilaya pour une enveloppe de 60 MDA. Malgré tout l’argent dépensé, la qualité des soins est à reconsidérer dans des établissements qui accusent un déficit en personnel qualifié.

Le secteur sanitaire de la wilaya de Sétif a reçu, après une réévaluation de son budget, une enveloppe pour l’équipement du centre anticancéreux, implanté à El Bez, de l’ordre de 1,58 milliards de dinars. L’appel d’offres, lancé pour les équipements de radiothérapie, en l’occurrence 3 accélérateurs, sera lancé dès l’aval de la commission des marchés, qui étudie les propositions. Dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, un complément de 60 MDA (millions) a été dégagé pour l’équipement de 7 polycliniques situées sur le territoire de la wilaya. Le Dr Lehtihet, DSP de la wilaya, nous expliquera que de nouvelles inscriptions ont été prévues pour la mise à niveau et la réhabilitation des bâtiments et structures de ces polycliniques. Ces dernières bénéficieront, en outre, d’équipements à même d’en faire des établissements de proximité.Toutes les structures seront équipées en mobilier, matériel et autres consommables médicaux ; elles recevront, en plus, des équipement de radiologie, laboratoire et chirurgie dentaire, devant combler les besoins au niveau local. Notre interlocuteur a tenu à préciser que le service d’hémodialyse de Aïn El Kebira est prêt à être fonctionnel, puisque équipé grâce au programme concocté par le service de néphrologie du CHU, et le transfert des patients hémodialisés, originaires de cette région est en phase d’exécution, ce qui permettra la sédentarisation à ces grands malades. De même, les 3 scanners prévus pour les EPH de Aïn El Kebira, Aïn Oulmène et Bougaâ, réceptionnés et installés le 9 novembre dernier, sont,eux aussi, prêts à être opérationnels. Cette phase, entravée par le manque de spécialistes en radiologie, est, elle aussi, soumise au programme hebdomadaire de vacation, qui permettra la prise en charge, sur place, des patients dont l’état nécessite des examens de radiologie.

Priorité pour les urgences

En outre, quelque 8 MDA (millions) seront dégagés pour la réhabilitation du pavillon des urgences du CHU de Sétif. En effet, ce dernier, réceptionné dernièrement, n’est absolument pas pratique pour travailler ou accueillir un cas d’urgence. Il y a lieu de noter que la transformation de l’hopital 120 lits d’El Bez, initialement prévu pour la gériatrie, en hopital pédiatrique, fait l’objet d’un large débat, d’autant plus que tout le monde à Sétif, comme partout ailleurs, sait que l’hopital mère-enfant de Bel Air est aux antipodes de sa vocation première. Les sous-sols de logements ont été convertis en service de pédiatrie, de même que d’autres annexes servent de clinique de chirurgies infantiles. Ces deux services, malgré tous les efforts et toute la bonne volonté possibles, ne pouvaient contenir les 423 502 personnes âgées de 0 à 15 ans, soit 28,57 % des 1 482 366 habitants recensés au 31-12-2007, auxquels, il faut ajouter les enfants des wilayas avoisinantes, qui viennent se faire soigner à Sétif. Seulement, la suggestion de transfert du projet de l’hopital de « gériatrie » a suscité, avec quelque retard, une levée de boucliers : l’on s’est rappelé de l’existence de nos vieux, qui auraient, semble-t-il, besoin de structures spéciales. Les Européens, tenez-vous bien, nous envieraient notre hopital mère-enfant. Il faudrait qu’un jour vous ayez emmené votre femme accoucher en gynéco-obstétrique, ou encore votre enfant se faire soigner au service des urgences pédiatriques : 2 salles étroites où s’entassent une armée de jeunes internes sans encadrement, bataillant avec des parents énervés à point, au vu des soins et autres examens qui se font de l’autre côté (il faut traverser la cour de l’hopital, l’enfant malade dans les bras). A noter que le service de pédiatrie compte, parmi les encadreurs, 7 maitres-assistants, 30 résidents, 100 internes, autant d’externes et de paramédicaux en permanence, et il n’est absolument pas possible d’assurer une formation à tout ce beau monde, les locaux étant non seulement exigus, mais encore inadaptés. Il convient de signaler, enfin, qu’il n’existe pas au niveau de l’hopital mère-enfant, qu’on nous envie tant, un service de réanimation du nouveau-né, ce qui veut dire que dans beaucoup de cas de complications, l’euthanasie est systématique. Concernant la gériatrie, branche de la gérontologie, elle concerne 8,99% de la population, ou plus exactement, 133 267 personnes que l’on peut soigner dans n’importe quel centre ou structure médicale. Une structure, à leur proportion, pourrait être aménagée au niveau des communes ou daïras de la wilaya. La proposition faite par le DSP de Sétif a fait beaucoup de contents parmi les citoyens qui ont vécu les affres de l’hôpital mère-enfant de Sétif : qui y ayant vu mourir sa femme, qui s’étant vu en sortir avec un enfant handicapé… Un hopital destiné spécialement à l’enfant, ce citoyen de demain, avec toutes les spécialités pédiatriques, ne peut donc qu’être bénéfique pour la région.


Nabil Lalmi, El Watan

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