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Des promoteurs « ligotés » par une protestation

samedi 16 juillet 2005, par Nedj


Signe précurseur de l’autre contrainte qui risque de compliquer la situation pour les promoteurs chargés de la réalisation de 2.700 logements sociaux participatifs représentant la première tranche de l’ambitieux programme de 5.700 unités d’habitat à réaliser à travers le territoire de la wilaya durant les cinq années à venir, l’opposition des citoyens, par le biais du blocage des routes aux engins, a été de nouveau au rendez-vous la semaine dernière dans la cité des 500 logements, jouxtant celle de Guaoua, où plusieurs entrepreneurs se sont retrouvés dans l’impossibilité de faire acheminer leurs engins vers la cité de Guaoua - où les travaux de terrassement sont déjà entamés - à cause des barricades dressées par un groupe d’habitants de la cité des 500 logements au niveau des deux accès du site. Comme motif, les protestataires évoquent la dégradation du réseau routier, des conduites d’AEP et d’assainissement née des allées et venues perpétuelles des camions et autres engins à longueur de journée.

« Ils nous font subir les pires inconséquences depuis leur débarquement sur les lieux : dégradation totale de la route, exposition de nos enfants à un danger potentiel à cause de leurs passages au milieu de la cité et affectation permanente des réseaux d’eau et d’assainissement, tels sont les problèmes que nous vivons au quotidien », nous avancera un jeune protestataire rencontré à proximité d’une barricade de pierres devant laquelle il se tenait, comme pour la protéger contre toute tentative de déplacement. D’autres citoyens, retrouvés groupés non loin des barricades, mais qui semblaient totalement désolidarisés de ce mouvement, montrent plus ou moins du dégoût face à cette situation. « C’est un acte condamnable que des citoyens inconscients manifestent pour ce genre de pratiques », nous dira un vieux de la cité. Et d’ajouter : « Plus que le manque de civisme, je regrette que des parents tolèrent que leurs enfants sortent protester pour saboter des projets pourtant destinés à la communauté. C’est désormais la suprématie du principe de la considération du moi et rien d’autre que du moi ».

Du côté des promoteurs, c’est plutôt la consternation qui a régné durant toute cette journée, quand ce n’était pas purement la colère qui se dessinait sur leur visage. De ce côté-ci, on dit ne pas comprendre le laxisme des autorités locales devant ces graves agissements, d’autant qu’il s’agit là d’un projet à caractère social. « Ces gens auraient dû faire preuve de civisme en allant signaler ces détails au responsables de la wilaya au lieu de recourir à ce genre de pratique », commentera l’un des promoteurs que nous avons pu contacter.

Z.S.Loutari, Source : Quotidien d’Oran

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