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Sétif : Le projet d’un million de logements en débat

dimanche 31 juillet 2005, par La rédaction


C’est à l’occasion des journées consacrées au projet de réalisation d’un million de logements et au pacte économique et social représentant le programme quinquennal mis en branle par le président de la République, sous l’initiative de la CGEA, que les opérateurs du secteur du bâtiment ont eu à débattre des contraintes inhérentes à cette ambitieuse opération et des possibilités de relever le défit en optant pour les solutions en usage dans les pays d’Outre-mer.

Lors de la séance d’ouverture le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), M. Habib Youcefi avait tenu à rappeler que le potentiel national, en terme de moyens matériels de réalisation est disponible et qu’il suffirait que les partenaires du secteur de la construction conjuguent leur talent et leurs moyens pour rendre possible la prise en charge du projet.

« La production d’un million de logements dans les cinq années à venir, conformément au programme du président de la République, est de ces défis que nous relèverons grâce à l’union de tous les partenaires qui sont aujourd’hui appelés à ne pas craindre d’innover et de s’engager avec conviction », dira M. Youcefi.

Mais c’est lors des débats ouverts, à l’occasion que les entrepreneurs affiliés à la CGEA ont mis sur table les différents problèmes et contraintes susceptibles de constituer un obstacle de taille à la réalisation du lot de logements promis dans le programme du Président. Il s’agit, entre autres, de l’épineux problème du manque flagrant de la main-d’oeuvre qualifiée et celle spécialisée. Situation qui ne manquera pas d’avoir des répercussions directes sur les coûts de construction », « en terme de rentabilité le coût de la main-d’oeuvre ne doit pas dépasser les 50% du coût de intrants. Aujourd’hui nous vivons le phénomène inverse du fait que les maçons, tirant profit de leur rareté, préfèrent recourir à la sous-traitance et au travail à la tache et ce à des prix dépassant le plus souvent l’offre du promoteur lui-même. Et d’enchaîner, « comme résultat et faute de trouver cette main-d’oeuvre, le promoteur ne peut s’assurer du respect des délais pour lesquels il s’est engagé ».

L’autre contrainte est liée à l’interminable instabilité des intrants, matières premières... et autres, née de la spéculation que les autorités et les organismes concernés ne parviennent toujours pas à contrôler, en dépit de l’effort consenti par l’Etat dans ce domaine.

Un tour chez les vendeurs de matériaux de construction et dans la fameuses place de regroupement des maçons qualifiés, située sur le fameux rond-point des « 1006 logements » et dans la cité d’El-Hidhab, confirmera nettement cette double réalité. Un maçon que nous avons pu questionné nous dira clairement que tout comme lui ses confrères préfèrent travailler chez les particuliers qui eux payent mieux et rapidement. « En cette saison d’été, ils sont nombreux à s’être engagés dans la construction, l’extension et la rénovation auprès des particuliers. Ces derniers ont absorbé une bonne partie de la main-d’oeuvre disponible dans notre région », dira-t-il à ce propos. L’autre réalité ayant occasionné cette rareté de main-d’oeuvre reste le lancement simultané d’un important lot de projets, notamment par l’OPGI, la DLEP et les services techniques des APC.

Pour ce qui est des matières premières notamment le ciment et le rond à béton, il suffirait de savoir que le sac de ciment qui est pourtant cédé à moins de 260 DA auprès de la cimenterie d’Aïn El-Kebira n’est accessible qu’au prix de 360 DA chez le privé, qui a fini par créer une sorte de lobbies dans ce domaine. Le prix du rond à béton est, pour sa part, passé du simple au double durant ces trois derniers mois. Le gravier et le sable : ces deux agrégats de base ont connu, eux aussi, une augmentation qui a fait que le prix administré du mètre carré n’est plus en équation avec la réalité.

Pour le conférencier, les difficultés recensées, aussi réelles et papables soient-elles, ne doivent en aucun cas pousser les entrepreneurs à baisser les bras mais bien au contraire à innover et à s’investir dans les nouveaux procédés en usage dans les pays modernes pour trouver les solutions adéquates et pallier enfin aux problèmes. Dans ce contexte, nombre d’architectes ont préconisé le recours et l’engagement dans l’introduction d’un procédé helvétique dénommé « Thermoton » qui s’appuie sur la réalisation de murs porteurs constitués de treillis en béton collés au moyen d’un coffrage en polystyrène. Une technique qui est largement usitée en Europe et qui permet des gains de temps considérables dans la mesure où une journée suffirait à la réalisation d’un étage entier parfaitement adapté aux contraintes sismiques et assurant une qualité optimale d’isolation thermique et acoustique.

L’autre technique proposée aux entrepreneurs est l’utilisation d’éléments en béton cellulaire, antisismique et isotherme communément connus sous le nom de « Syporex ». Un procédé, dira un spécialiste, qui permet des réductions substantielles en matière de coût et de durée de mise en oeuvre vu leur légèreté et leur facilité d’utilisation.

Le Quotidien d’Oran

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