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Cité l’abattoir : Une éradication dans la confusion

mercredi 1er juillet 2009, , article écrit par L. B. El Watan et publié par La rédaction


Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour éviter tout débordement suite au mécontentement manifesté par certains.

Après moult tergiversations et bien des péripéties, l’éradication de la cité de l’Abattoir, du moins la plus grande partie, celle jouxtant l’oued Djihadi, plus connue sous le nom de « Carrière » a été entamée hier de bonne heure. A cet égard, un important dispositif de sécurité a été mis en place pour éviter tout débordement. Une cellule d’écoute a été installée au niveau de l’école Ben Abi Chaheb, présidée par le secrétaire général de la wilaya, secondé par le chef de la daïra et le P/APC à l’effet de régler les dernières retouches et revoir, le cas échéant, les quelques mécontents. Des dizaines d’engins prêts à entrer en action sont sur place ; les premières opérations de délogement ont débuté vers 7h du matin, les camions chargés sont dirigés vers les trois zones indiquées pour le relogement des bénéficiaires. Evidemment, l’opération a connu quelques perturbations du fait que les bénéficiaires n’ont pas eu le temps nécessaire pour le déménagement, lequel a été reporté à plusieurs reprises.

En effet, au moment où les employés de la commune, aidés par les résidants, s’affairent à charger les meubles, d’autres sont en train d’enlever les tuiles, les portes et les fenêtres pour les vendre, le tout dans un désordre total. Les services de l’Algérienne des eaux, ceux de Sonelgaz et les services techniques de la commune sont en alerte, prêts à intervenir en cas de besoin. Il faut souligner que cette importante opération, laquelle a requis une préparation minutieuse, ne s’est pas déroulée comme prévue. « C’est très difficile, nous dit un des responsables chargé de cette opération, en raison du mécontentement des uns et les autres. » Quoi qu’il en soit, les chargés du dossier sont déterminés à en finir avec ce bidonville. En somme, cette opération qui touche plus de 395 familles devra mettre un terme à l’anarchie, à la saleté et aux nombreux problèmes que connaît cette vieille cité. En outre, une assiette de plus de 10 ha sera dégagée pour servir à d’importants projets d’utilité publique. Avec la démolition de la cité de l’Abattoir, c’est un pan entier de la ville qui disparaît.

Pour connaître les avis des uns et des autres on s’est rapproché de quelques bénéficiaires, dont certains ont affiché leur mécontentement. B.A., 60 ans, père de six enfants, dit en substance : « Je ne suis pas du tout satisfait parce qu’on m’a attribué un F3 alors que je suis père d’une famille nombreuse et puis je suis propriétaire avec acte depuis plus d’un demi-siècle ». Quant à S.M., 56 ans, père de quatre enfants, il déclare : « Je conteste purement et simplement cette opération qui s’est faite sans qu’on nous ait consultés, d’autant plus que l’appartement m’ayant été attribué ne peut me convenir parce que je suis propriétaire d’une maison, avec un terrain ; j’ai déposé un recours mais personne ne veut m’entendre. » Un autre habitant, B.B., 28 ans, ajoute : « Je suis célibataire, je vis avec mes parents et mes trois frères et on nous attribue un F3 alors que mon père habite dans cette cité depuis 1950, c’est injuste. » Une veuve, C.F., mère de trois enfants, dit ceci : « Je suis contente de quitter ce taudis où j’ai vécu avec mes enfants dans la misère et l’insécurité des années durant. » Un autre problème risque d’accentuer les difficultés des chargés du dossier, c’est celui des squatteurs qui s’introduisent parmi les résidants pour obtenir un logement, même si le recensement a été fait. Toujours est-il que dans pareils cas, il y a toujours des erreurs et autres fuites que les organisateurs tentent de réparer


L. B. El Watan

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