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Les chantiers de Sétif

Les chiffres du wali

samedi 5 novembre 2005, par La rédaction


Après une année passée à la tête de la wilaya de Sétif, Nouredine Bedoui, chef de l’exécutif, a convié mardi les représentants de la presse nationale à une réception s’apparentant beaucoup plus à une séance d’évaluation de 12 mois de travail.

Le commis de l’Etat, qui s’est rendu dans 19 daïras sur les 20 que compte la wilaya, a écouté les doléances des citoyens et constaté les différents problèmes qui freinent le décollage d’une région. Sur la base de ces sorties, il a fait un long exposé chiffré qui laisse perplexe. Entre les bonnes intentions et la réalité, le fossé est de la taille d’un océan, et ce, en de nombreux domaines.Pour l’illustration, le secteur du logement, qui a été délaissé des années durant, est l’exemple parfait des ratages d’une wilaya « pilote ». Pour résorber les déficits, un ambitieux programme de 40 000 appartements a été retenu. Plus de 17 777 sont, selon le wali, en cours de réalisation. Aucune date de livraison de ces habitations n’a été avancée par le chef de l’exécutif qui fait de ce dossier son cheval de bataille. Les grands chantiers tels que l’aéroport et le dédoublement de la voie Sétif-Aïn Oulmène, restés pour une certaine période, en souffrance à cause du manque d’argent, seront ces jours-ci relancés. « Je ne peux lancer ou poursuivre une réalisation sans les fonds nécessaires », dit le wali qui fait allusion à son prédécesseur (égratigné sans être nommé) au sujet de certains projets clôturés, alors qu’en réalité, ils ne sont pas achevés. Certaines routes et infrastructures du secteur de la jeunesse et des sports ont été citées en exemple. Le développement des zones enclavées, abandonnées des décennies durant, est l’autre axe prioritaire du premier responsable des Hauts-Plateaux sétifiens. « Le taux d’alimentation en gaz naturel, qui était de 30% en 2000, passa à 40% à la fin de l’année 2004 et atteindra 70% avec l’exécution du programme quinquennal 2005-2009. Dans un premier temps, 4946 foyers de Mahdia, Bir Haddada, Aïn Lahdjar, Ouled Saber et Tiner bénéficieront prochainement de branchements. Hammam Soukhna, Beni Aziz et Beïda Bordj et les bourgades environnantes suivront juste après... » Le chef de l’exécutif, qui a diplomatiquement esquivé la question relative aux conflits qui secouent plus de 40 municipalités sur les 60 que compte la wilaya, considère ces remous qui mettent à mal les affaires des citoyens pris en otage, comme de simples conflits personnels. Les tiraillements au sein des municipalités du chef-lieu et d’El Eulma qui perdurent depuis des mois, dépassent le seuil des « malentendus et sauts d’humeur ». Les accusations, portées par les parties en conflit, n’augurent rien de bon pour ces assemblées, par ricochet pour les populations de ces grandes agglomérations en panne à cause de ces élus qui se donnent en spectacle. Sollicité par les antagonistes, le wali attend les décisions de justice pour trancher et mettre fin, le cas échéant, aux fonctions des mis en cause. Les retraits de confiance brandis par les élus de Sétif et Aïn Abessa, une autre commune en proie à la crise, ne sont pour l’heure pas certains de réussir. Le chef de l’exécutif, qui s’est félicité de la relance réussie du Festival de Djemila, mis en veilleuse des années durant, fait part à l’assistance des grands axes du moyen terme. Sétif, qui demande depuis des lustres l’inscription d’un autre CHU devant répondre aux besoins d’un bassin de 5 millions d’habitants, vient de bénéficier d’un centre anticancéreux et d’une gériatrie première structure du genre en Algérie. Un théâtre de verdure, un palais des congrès, un grand stade, 8 lycées, 18 collèges, 4 salles omnisports, 20 cantines scolaires et de nombreuses autres infrastructures de base sont, dit-il, prévues. Si le budget inhérent à ces opérations ne pose aucun problème, le wali, qui vient de se séparer de nombreux directeurs de son exécutif, doit trouver les hommes devant transformer cet ambitieux plan d’action en réalité palpable. Sans cette condition, ces projets resteront encre sur blanc.

Kamel Beniaiche

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