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PARIS (20)

mercredi 14 septembre 2011, , article écrit par Ammar Koroghli et publié par La rédaction


Les prostitués du pouvoir, les nouveaux harkis et autres spécialistes ès flicage et magouille en tout genre craignent la subversion par-dessus tout. Rien n’est plus dangereux que de devenir les béni oui-oui de ces clowns en mal d’inspiration. Ils ont fait de l’Etat une vaste machine à briser les volontés saines du pays. Leur tendance à la malveillance appelle notre répulsion, non notre perplexité.

Ils ont semé une mauvaise graine : le népotisme tribal. Nous effacer et exécuter leurs ordres. Voilà l’attitude qu’ils nous dictent pour gagner notre pain. Devant notre stupeur et notre engourdissement, leurs consciences séniles jubilent de frénésie destructrice. Ils veulent créer leur vérité. Une vérité à leur image. Pour nous, la réclusion. Leurs discours sont de véritables somnifères. Chaque soir, ils anesthésient nos esprits.

Les dîners et les rencontres sont les occasions pour eux de cibler une carrière, ciblée de longue date. Un marketing durablement établi. Ils sont tous membres d’un réseau et ont un bon carnet d’adresses. Aucun d’eux n’ignore les habitudes des autres.
Les mensonges ? Leur spécialité préférée. Cela leur sert à fabriquer une mentalité dans l’opinion de chacun de nous. Tu parles s’ils sont crédibles ! Ils cultivent l’arrogance et l’ostentation. Ils n’ont dans leurs bouches que les menaces et les intimidations. En plus, ce sont des bigots hors catégorie. Sans oublier qu’ils sont fiers de la logomachie de leur presse.

Nous pouvons êtres altiers nous aussi. Avec notre fâcheuse tendance à obéir à l’autorité et à tout recevoir d’elle, sans rechigner… Devant la rancœur et le désarroi que nous affichons, ils bâtissent une République qui devient, de jour en jour, leur fonds de commerce… C’est ce que me disait, entre autres, Ameyar…

Lors de mes retours au pays, je continuais à rencontrer Ameyar, doux rêveur mais à la mémoire sans faille. A la critique féroce et acérée à l’endroit d’un système qui nous a laissé sur le carreau. J’eus beaucoup de discussions avec lui sur nombre de sujets d’importance et sur nos dirigeants qui ont mis le pays en coupe réglée pour leur bénéfice et celui de leur progéniture.
Un jour que nous étions attablés comme à notre accoutumée au café, près du lycée Kerouani où nous avions passé tant de nos vertes années, je lui demandai pourquoi le pouvoir pratique l’amnésie comme mode d’orientation de la conscience nationale…
Comment veux-tu qu’on fasse autrement ? N’oublie pas que la désignation à la succession de nos présidents a été souvent le fait d’une intronisation par la direction de l’armée avalisée par le parti unique comme candidat unique d’une pensée unique. Si, en plus, on lui donne les pleins pouvoirs, qu’il désigne le gouvernement -qui dépend exclusivement de lui-, qu’il est ministre de la Défense nationale, qu’il peut dissoudre le Parlement et qu’il ne se prive pas d’intervenir concurremment à celui-ci dans le domaine législatif, alors on comprendra mieux que nous sommes entre ses mains… La confusion des pouvoirs est à son comble. Que dis-je ? Un véritable Etat d’exception, surtout que peu parmi nos dirigeants démissionnent. De leur propre chef j’entends.

(à suivre)


Ammar Koroghli

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