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Pièce théâtrale « El Kelma » du TRC présentée à Sétif

dimanche 6 janvier 2013, , article écrit par Dj. Gherib et publié par La rédaction


El Alia, page oubliée de l’histoire.

Après la générale organisée, il y a à peine quelques jours à Constantine, « El Kelma » (La Parole), dernière production du Théâtre régional de Constantine (TRC) a élu domicile samedi passé chez le voisin sétifien a travers une représentation dans la salle polyvalente de la maison de la culture Houari Boumedienne. Une représentation qui n’a malheureusement drainé qu’une poignée de spectateurs en raison d’un déficit flagrant en matière d’information.
Puisé dans le répertoire du TRC du début des années 1980 et reprise à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance, la pièce se veut une projection sur les évènements qui ont marqué la vie des habitants du village d’El Allia durant la Révolution algérienne. Un village qui a failli être complètement décimé du fait d’avoir refusé le diktat colonial et pour avoir consenti le sacrifice du sang pour le recouvrement de la liberté.
La scène s’ouvre sur un jeune historien collectant des témoignages et des souvenirs sur la guerre de libération nationale auprès du rescapé « Ammi » Mokhtar, joliment campé par le chevronné Tayeb Dehimi qui est aussi co-auteur du texte aux coté de Djamel Dekkar et Abdelmadjid Boutouha. D’autres artistes aguerris à l’image de Antar Helall et Karim Boudechiche sont distribués dans cette œuvre qui a nécessité une armada de 26 comédiens sur scène dont une pléiade d’acteurs appartenant à la « nouvelle génération », à l’instar de Seif, Nedjela Tarrelli, Chahinez, Naouel et autres...
Bénéficiant d’un bon travail scénographique de d’Aïssa Redaf, le metteur en scène de cette nouvelle version d’« El kelma » qui n’est autre que l’inévitable Allaoua Zermani s’est appuyé sur un décor simple et dont les façades sont maniables. D’où le recours à ce jeu de va-et-vient entre le passé et le présent qui invite les spectateurs à plonger tantôt dans l’atmosphère de la Révolution tantôt dans l’Algérie post indépendance. On y décèle le vrai visage d’un colonialisme barbare avec ses injustices inadmissibles et crimes abominable. Tout comme on dépeint avec beaucoup de charges émotionnelles le courage et la solidarité des hommes qui ont refusé la subordination et l’humiliation pour que leur village devienne un jour « un petit paradis ».
Mais après le lourd tribut, le serment sera vite oublié au grand dam de « Ammi » Mokhtar. Ce dernier dans sa naïve sincérité, n’arrivait pas à gober que le cortège des officiels qui avançait vers son village, aujourd’hui, n’était là que pour une partie de chasse et que El Allia, jadis un citadelle de résistance, n’est qu’une page oubliée de l’histoire. Le valeureux combattant « Ammi » Mokhtar n’avait plus entre les mains que les pages du jeune historien pour lancer avec beaucoup d’amertume un cri qui sort des trippes dans l’espoir de continuer le combat et faire entendre la voix de son village.

Le Jeune Independant.


Dj. Gherib

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