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« Nedjma » à Ain Fouara

samedi 9 février 2013, , article écrit par Dj. Gherib et publié par La rédaction


En tournée dans l’Est du pays, la toute nouvelle pièce théâtrale intitulé Nedjma du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA), a élu domicile ce week end dans la capitale des hautes plaines pour une présentation public dans la salle de la maison de la culture.

Cette pièce produite dans le cadre du 50e anniversaire de la Fondation du TNA coïncidant avec les festivités commémorant le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, n’a malheureusement pas drainé trop de monde en raison d’abord du manque flagrant d’information et aussi des fortes quantités de neiges qui se sont abattues sur la région.

Ainsi, en dépit de la difficulté du texte, Nedjma est désormais une pièce théâtrale adaptée de l’œuvre monumentale de Kateb Yacine par Ahmed Benaissa
Il est bon de rappeler que Nedjma est ce roman empruntant la forme romanesque pour raconter l’histoire de quatre jeunes hommes (Mustapha, Lakhdar, Rachid, Mourad) dans l’Algérie coloniale qui tombent amoureux de Nedjma, fille d’un Algérien et d’une Française.

Édité en 1956, ce roman s’inscrit dans un univers mythique : celui de Keblout, chef d’une tribu dont descendent les principaux protagonistes
La pièce débute justement dans cette tribu des Keblouti en passant par le soulèvement populaire du 8 mai 1945 dont a été victimes des milliers d’algériens notamment à Sétif, Guelma et Kherrata, pour avoir réclamé l’indépendance nationale. Comme elle aborde, l’amour que voue Lakhdar (principal personnage) pour Nedjma et sa patrie.

Et pour se faire, Ahmed Benaissa a du mobiliser une troupe de 31 éléments composés essentiellement de comédiens amateurs et qui sont le fruit d’un atelier de formation qui a fonctionné 40 jours sous la houlette du réalisateur.
« Nedjma » est réalisée dans un décor simple usant seulement de quelques accessoires qui ont, toutefois, renvoyé les dimensions et significations souhaitées, tout comme le jeu de lumières et le support musical signé Cheikh Amine qui assurent si bien la jonction entre un tableau et un autre. Sans oublier ces répliques données en cœur avec plein de lyrisme et ces chorégraphies qui donnent une touche artistique supplémentaire à la beauté de l’œuvre

Il faut dire, par ailleurs que le metteur en scène ne manque pas de déclarer, chaque fois que l’occasion se présente, que son approche du texte vise à présenter "Nedjma" sous une forme "plus accessible". Il s’agit surtout de faire ressortir la symbolique de Nedjma, celle de l’Algérie et de faire aimer Kateb Yacine. Il faut saluer la pléiade de jeunes comédiens qui ont superbement interprété leurs rôles respectifs et a travers lesquels le metteur en scène a introduit une multitude d’accents, de costumes traditionnels et de chants populaire des différentes régions d’Algérie.

Espérons enfin que cette production ouvrira d’autres voies à l’adaptation d’autres textes de Kateb Yacine ainsi que d’autres œuvres d’auteurs algériens afin de revaloriser notre patrimoine littéraire, théâtral.
Le Jeune Indépendant


Dj. Gherib

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