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Mal-vivre à Sétif

60 communes et beaucoup de misère

lundi 16 janvier 2006, par Fares Rouibah


De nombreux sujets et pas des moindres ont marqué l’existence des citoyens de la deuxième wilaya du pays, par le nombre d’habitants, à la traîne dans différents domaines.

Il est utile de faire une rétrospective sur la recrudescence de l’insécurité, des crimes et des suicides. Les habitants ont envahi les routes des bourgades oubliées, tout comme les crises qui secouent plus de 40 communes sur les 60 que compte la wilaya. Le citoyen ayant eu vent des commissions d’enquête dépêchées à Djemila, à El Eulma et aux autres localités « ébranlées » beaucoup plus par des incompatibilités d’humeur, attend avec curiosité et impatience la sentence de la tutelle (wilaya) qui laisse les choses s’envenimer... Dire que ces remous se sont répercutés sur la vie des électeurs qui pataugent dans un cadre de vie (routes éventrées, éclairage public défaillant par-ci et inexistant par-là, l’hygiène aux abonnés absents) en décrépitude. N’étant pas loin de l’issue de sortie, les élus locaux, qui se sont illustrés par les retraits de confiance, les rapports et contre-rapports, vont-ils se mettre réellement au service de la collectivité qui recule, non pas par manque de dotations budgétaires, mais à cause de ses représentants faisant d’une place au sein de l’exécutif communale une fixation ? La tutelle n’étant pas exemptée de tout reproche est plus que jamais interpellée. Pour mettre un terme à ce « spectacle », qui a tenu en haleine population et observateurs une année durant, la wilaya prendra-t-elle des mesures, d’autant que les réunions de réconciliation ou de remise à l’ordre n’ont pas ramené les antagonistes à la raison ? Les Hauts-Plateaux sétifiens, qui étaient dans un passé récent un havre de paix, ont bouclé l’année 2005, avec un sinistre bilan de vols et d’agressions à l’arme blanche. Le crime prend des proportions alarmantes. Ces homicides se sont multipliés au centre de l’antique Sitifis qui a été ces derniers mois, et à plusieurs reprises, éclaboussée par des forfaits sanglants. Le vol de voitures accompagné ou non d’agressions est en progression. Les cambriolages des appartements des cités dortoirs sont en hausse. Il ne se passe pas un jour sans qu’une demeure soit « visitée ». Un gigantesque effort est en ce sens souhaité par la population, qui voudrait placer l’année en cours sous le signe de la quiétude. Le mal-vivre et le désespoir sont à l’origine de l’augmentation des suicides. Rien que pour le mois de décembre dernier, on a dénombré quatre cas. Pour que les autorités daignent se pencher sur leur calvaire qui perdure depuis des décades, les habitants de Maoklane, Beïda Bordj, Tala Ifasen, Draâ Kebila, K’sar El Abtal et d’autres contrées « mises en veilleuses » ont, et en ultime recours, occupé et barré la route. Les délégués du wali, ayant fait le déplacement, ont consigné les doléances des citoyens qui scrutent. Ces derniers ne demandant rien d’autre que l’amélioration des conditions de vie (réhabilitation des routes, une dotation en bus devant assurer le transport des enfants scolarisés, de l’eau pour étancher la soif, une meilleure couverture sanitaire et surtout du gaz de ville) auront-ils gain de cause, à moyen terme ? La deuxième wilaya du pays n’a pas fini de manger son pain, tant le mal-vivre et le chômage ont atteint des proportions alarmantes. Cette situation amène les citoyens à espérer des changements devant donner un coup de fouet au développement local d’une région accusant en matière de logement, de gaz naturel, de transport et de santé des retards que les bonnes intentions ne peuvent combler. Les Hauts-Plateaux ont donc besoin de beaucoup d’argent et d’une volonté « asiatique » pour redresser l’économie d’une région en mesure de faire mieux et vite, notamment dans le secteur du bâtiment qui végète en dépit du lancement du programme des 25 000 logements sociaux participatifs. Le citoyen du chef-lieu, attendant depuis cinq ans une utopique attribution des 420 logements sociaux, demeure à ce sujet sceptique. D’autant que des bâtisseurs, qui se cachent derrière les entraves bureaucratiques, ne jouent quant à eux pas le jeu. Les souscriptions à l’AADL ne sont pas mieux lotis. Les pèlerins et les autres usagers qui attendaient avec impatience l’inauguration des lignes extérieures devant desservir l’aéroport, l’autre fenêtre d’un bassin de 5 millions d’habitants déchantent. La levée des réserves bloque le « décollage » d’une infrastructure fonctionnant encore et toujours au ralenti. Avec cette manière de procéder, on a l’impression que les pouvoirs publics ne sont pas intéressés par l’amortissement d’une telle affaire. Les secteurs du transport et de la santé qui veulent coûte que coûte avoir un deuxième CHU, alors que l’ancien est « comateux » sont le moins qu’on puisse dire pléthoriques en maux affectant une population assommée par la pollution de l’un et les quelconques prestations de l’autre. L’on continue à dénombrer les décès des femmes et des enfants à la maternité de l’hôpital mère et enfant. La relance du festival de Djemila, après dix ans de sommeil dicté par les hordes terroristes, l’ouverture d’une annexe des beaux arts, et la qualification de l’USMS en finale de coupe d’Algérie, sont les seuls rayons de soleil ne pouvant cacher les nuages et les brumes qui assombrissent le ciel des Hautes-Plaines sétifiennes.

K-B el watan

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