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Hirak à Sétif : la ruse de Sioux des manifestants

dimanche 28 février 2021, par La rédaction


En ce début d’après midi du vendredi 26 février 2021 à la douceur printanière, les hirakistes sont au rendez vous. Selon leur décompte, il s’agit du 106ème vendredi depuis celui du 22 février 2019 qui ébranla l’Algérie. Le hirak du vendredi fut interrompu en janvier 2020 pour cause du covid 19. Le nouveau point de ralliement est désormais l’avenue du 8 mai 1945. L’ancien agora devant le siège de la wilaya, situé à quelques dizaines de mètres plus loin est cerné par les fourgons anti-émeute. Le lieu de rassemblement contestataire présente plusieurs avantages dont la charge éminemment historique de l’endroit et l’évitement de la confrontation avec les forces de l’ordre. Mais, la rue désormais piétonne où circule toutefois le tramway est investie par un impressionnant nombre d’hommes en bleu, matraque réglementaire en main.

Les premiers arrivants du hirak forment leur petit noyau d’à peine une vingtaine de personnes tandis que de nombreux badauds les observent à distance. Sans attente, les slogans phares fusent et font vibrer l’avenue. Quelques présumés curieux se détachent des badauds se joignent eux aussi au rassemblement. Alors, les hommes de l’URS foncent méthodiquement sur la foule qui se disperse en scandant fort « Tahia el Djazair » (vive l’Algérie) alternée par « Djazair horra dimocratia » (Algérie libre et démocratique). Des arrestations s’effectuent dans le tas ou sélectivement parmi les manifestants. Mais l’attroupement pacifique se reconstitue quelques mètres plus loin et la clameur reprend de plus belle. Les « youyou » des voix féminines s’élèvent au dessus de la foule comme pour donner probablement du courage à ceux qui sont arrêtés et conduits vers un fourgon bleu garé aux abords. Il faut remarquer que les personnes arrêtées dont au moins une femme ne montrent aucune résistance aux policiers. Ce jeu du chat et de la souris continue près d’un quart d’heure puis la foule de manifestants du hirak est dispersée et la rue semble revenir à la normale. Les forces de l’ordre continueront de surveiller les lieux en pressant les « curieux » de passer leur chemin. La manifestation du hirak de ce vendredi semble avoir avorté.

Surprise ! L’attroupement du hirak s’est reconstitué « en douce » quelque part dans les quartiers populaires et vient, en fin d’après midi, comme une déferlante humaine, envahir le centre ville laborieusement dégagé par les forces de l’ordre. Des centaines de manifestants armés de leurs seules voix dérangeantes, l’emblème national au vent, sont arrivés devant le siège de la wilaya, représentation du pouvoir central, pour faire entendre leurs revendications. Trop nombreux, les hirakistes ne rencontreront pas de résistance de la police. Hormis les arrestations dont ne sait les suites, il n’est observé aucune casse, ni affrontement violent. Le mot d’ordre « Selmia » continue d’être respecté à la lettre.

Hamoud ZITOUNI.

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