Accueil > Setif.info (archive 1999-2021) > Débats > Prosélytisme ou liberté de conscience, de quoi a-t-on peur ?

Prosélytisme ou liberté de conscience, de quoi a-t-on peur ?

samedi 26 juin 2010, écrit par A. Nedjar, Sétif Info, mis en ligne par La rédaction

Poursuivi pour « incitation de musulmans à abjurer leur religion », Abdelhamid B. avait été condamné par contumace en première instance à une peine de 2 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 500 000 DA

L’affaire a été jugée à nouveau ce mercredi par le tribunal pénal de Jijel et le prévenu a vu sa peine commuée en un an de prison avec sursis. Il y a quelques mois, la police avait interpellé ce père de famille âgé de 47 ans, qui se trouvait au marché de Jijel où il était marchand ambulant sans registre du commerce.

L’affaire, par la suite, a pris une autre tournure après la fouille minutieuse du véhicule et la découverte d’exemplaires de évangile provenant de église protestante de Constantine. Le mis en cause a été enfoncé par le témoignage de trois citoyens qui soutiennent avoir été témoins du prosélytisme dont il se serait rendu coupable. Un pourvoi en cassation va être formulé suite à cet arrêt prononcé au niveau de la cour de Jijel. Cette affaire nous rappelle une autre, en l’occurrence le cas de Habiba, qui avait été poursuivie en justice pour « pratique d’un culte non musulman sans autorisation ». C’est-ce que nous pouvons lire sur le site de Jijel info.

C’est un fait qui aurait pu paraitre anodin , presque banal en d’autres circonstances. Au regard de tous les autres arrêts de jugements que nous lisons ça et là pour d’autres délits, il n‘aurait pas captivé toute notre attention.

Il s’agit ici d’un délit de conscience d’autant que le justiciable en question n’a pas été surpris en flagrant délit de propagation ou d’organisation d’un office d’une autre foi ou autre religion que celle de l’état Algérien qui est l’Islam que consacre l’article Deux de la constitution. L’article 36 de cette même constitution dit cependant que : La liberté de conscience et la liberté d’opinion sont inviolables.

Les seules réserves en la matière sont fixées par l’alinéa deux de l’article 42 qui rappelle que :Dans le respect des dispositions de la présente Constitution, les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionale.

En faisant une halte pour la nuit dans un hôtel classé d’une grande ville Européenne, avant de rejoindre ma chambre ,j’ eus la surprise de recevoir un petit paquet cadeau des mains du concierge à la réception. Ma joie fut grande lorsqu’en ouvrant ce paquet, je découvris une exemplaire du Saint coran tout neuf !

En lisant l’information de Jijel Info Je me suis imaginé que je pouvais connaitre le même sort de ce citoyen Djidjelien si d’aventure on venait à me surprendre avec un exemplaire de la bible ou de la thora au cas où je venais à franchir le contrôle aux frontières ou des contrôle itinérants de la police et la gendarmerie avec. Dans ce cas où se trouve donc cette liberté de conscience et d’opinion que la constitution de 1996 a consacré ?

Le meilleur des mauvais service qu’on peut rendre à notre religion serait la poursuite de cette chasse aux sorcières.

Quel serait l’avis des lecteurs ?


A. Nedjar, Sétif Info