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A-t-on le droit de choisir le prénom de son enfant ?

mardi 30 août 2011, écrit par A Nedjar.Sétif info, mis en ligne par A. Nedjar

A Tizi Ouzou, plus de 300 enfants seraient toujours sans prénoms en raison du refus de l’administration de les inscrire sous des noms berbères choisis par leurs parents au motif qu’ils ne figurent pas sur la liste des prénoms établis par le décret de 1981.

En Algérie, comme au Maroc, il est toujours interdit, malgré le vent des reformes, de donner un prénom berbère à son enfant mais de plus en plus des parents bravent cet interdit.

Ainsi, le quotidien El Watan rapporte dans son édition du 30 Aout 2011 que les citoyens de la commune de T’kouk dans les Aurès ont réussi à imposer leur volonté depuis 2001 après qu’ils aient fait la grève contre le dit décret en inscrivant leurs enfants selon leurs choix tirés du répertoire ancien des prénoms berbères. Les parents ne se gênent plus d’appeler leurs enfants des noms des anciens Aguelides berbères (Monarques) de l’antiquité de tels que Massinissa et Jugurtha. D’autres prénoms circulent et sont fièrement arborés par des petits enfants qui font des jaloux parmi leurs camarades de 10 ans. Ghiles, Mastias ou encore Gaïa, prénoms pour les petites filles sont également très prisés.

Selon certains spécialistes de l’étude de la toponymie et l’anthroponymie ainsi que des géographes d’études de l’Afrique du nord, il ressort que tous les noms de lieux et des personnes étaient d’appellations et de consonances aux origines berbères même après le passage des différentes dominations étrangères. Il en va de même pour tous les noms de localités qui ont pour origines le noms de sources, exemple de Thala qui sont devenus Aïn ou de Thala Tuccent, Source de la Chacale qui devint Ain Temouchent, de Bacchus Roi de Maurétanie devenu Bahous ,Tarek Ibn Ziyad était Tarek qui, à l’origine signifie le conquérant ou voyageur auquel est ajouté la particule patronymique de Ibn : fils de en Arabe .

Tout en continuant à faire l’usage des noms usuels présents, a–t–on pas le droit de porter les noms de nos ancêtres ? La réforme administrative touchera certainement ce volet par une mise-à -ours mais quand. Lorsqu’il sera peut être trop tard ?

Si les prénoms berbères anciens ne peuvent être admis, comment avons-nous conçu à l’établissement et à l’envahissement des prénoms tels 3Alla,Oussama ,waïl,Fayane, Safa, Marwa, Darine, Sabine,Sirine ?Mohcen,Hatem, Lina, Ranya, Nidhale, Assile, Bouteina, Ramla, Naîla, My, Chemma, Wissam, Djawad, Anis, Akil, Jihane, Majda, Nahel, Zaïm et autres prénoms qui dénaturent complètement notre société qui sera certainement orientalisée d’ici si on en donne pas un coup de frein par une étude en rapport avec notre histoire et nos valeurs .

Après la loi du 23 mars 1882 de la puissance coloniale qui avait décidé de l’institution et à l’établissement d’un état-civil pour les musulmans d’Algérie en imposant des noms patronymiques, prémices de l’acculturation et de la dislocation de notre société ancestrale, voici que ces autres prénoms venus d’ailleurs arriveront à défigurer complètement nos origines.

Ahmed, Kaddour, Haouès, Amor et Tahar, Ali, Houria, Taous, Aldjia se distingueront mal à coté de 3Alla, Besma, Yara et Autres Takfarinas , Youba, Kosseila et Khanina qui suivront péniblement.

Entre Wêïl et Goumou3a, il y a comme un ballon qui ne tourne pas rond dans cette histoire d’état civil chez nous !


A Nedjar.Sétif info