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Le péril jaune

lundi 28 août 2006, , article écrit par El Watan et publié par La rédaction


A Sétif, à tous les coins de rue, dans toutes les cités sévit le péril jaune qui n’a rien à voir avec les mandarins et qui est bien sétifien : le taxi. Le taxi, chez nous, est très dangereux sur la route : son domaine. Il n’a aucune notion du code de la routeni de la moindre politesse, il ne relève d’aucune déontologie.

Il ne supporte pas d’être gêné par un autre véhicule.« Dès que vos feux de stop s’allument, le taxi derrière vous se met à klaxonner, avant que le feu ne passe au vert, le taxi vous bombarde de klaxons. Quand on lui fait signe, il s’arrête au milieu de la chaussée et prend tout son temps pour charger son client, on attendra son bon plaisir », dit Faouzi, un automobiliste sétifien. Le taxi n’a aucun respect pour les autres, surtout pour le piéton. « Je traversais sur un passage pour piétons, mon fils de trois ans accroché à ma main, nous avons été bousculés, insultés et presque écrasés par un fou furieux au volant d’un taxi 505 », nous raconte Nabil. Des histoires pareilles, sont racontées à longueur de journée par les Sétifiens. Un grand nombre de taxis circulent à Sétif aux différentes stations de taxis de la ville : marché couvert, Aïn El Fouara, Aïn Mzabi ... c’est la guerre à tout moment du jour et de la nuit, la circulation est chamboulée parce que le taxi n’a pas trouvé de place dans une station prévue pour moins de dix véhicules. Des manœuvres dignes des films américains et très dangereuses sont un spectacle quasi quotidien. La guerre est aussi permanente avec les clandestins. Certains taxis sélectionnent leur clientèle, ils ne s’arrêteront que si la cliente en vaut la peine. Si c’est un vieil homme chargé de couffins ou de sachets, il devient invisible. Les destinations seront selon leur bon plaisir. Vous irez dans la direction qui lui plaît, sinon « vous prendrez le bus ». La concurrence et le comportement révoltant aidant, les taxis jaunes sont vides et nombreux aux stations, leurs queues sont longues. Leurs tarifs, qu’eux-mêmes ont fait grimper à 70 DA après grève et protestations diverses, ont été revus à la baisse. Et pour cause, les compteurs qu’utilise la Société de radio-taxi nouvellement créée, proposent des courses qui reviennent beaucoup moins chères. Nos chers taxis jaunes affichent sur leur pare-bise un grand 50 DA et s’adonnent de nouveau au racolage.

Nabil Leulmi


El Watan

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