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Algérie : Le « long » chemin des véhicules importés

mercredi 22 août 2007, , article écrit par H. Barti, Le Quotidien d’Oran et publié par La rédaction


Le marché automobile algérien importe près de 50.000 véhicules neufs par an pour alimenter un réseau de concessionnaires de plus en plus important.

L’ensemble de ces véhicules transite exclusivement par le port d’Alger en dépit du fait que la région de l’Algérois ne détient, selon les estimations avancées, que 35% des parts de ce marché en pleine expansion. Une situation qualifiée « d’erreur logistique » par M. Wauquier, conseiller auprès de la direction générale de la Société Nationale Maritime Corse-Méditerranée (SNCM), qui s’exprimait à l’occasion d’une réunion tenue, hier, à la chambre de Commerce et d’Industrie de l’Oranie (CCIO), à la veille du lancement par la SNCM de trois nouvelles lignes régulières fret-passagers (ROPAX) reliant le port de Sète, en France, aux ports algériens d’Oran, Skikda et Béjaïa, prévu le 13 septembre prochain.

La rencontre de la CCIO a regroupé une délégation de la SNCM menée par son directeur général pour l’Algérie, M. Robert Mouly, avec des cadres de l’Entreprise portuaire d’Oran (EPO) et des transitaires évoluant au port d’Oran. Troisième du genre après celles tenues à Béjaïa et Skikda, cette rencontre a vu également la participation des partenaires de la SNCM en Algérie, représentés par le directeur régional ouest de l’ENTMV et le P-DG de BEMARINE. Les trois nouvelles lignes maritimes seront assurées par le « Corse », un car-ferry offrant une capacité dédiée au fret de 580 mètres linéaires et de 200 véhicules. « Un navire chargé de véhicules peut parfois attendre jusqu’à trois jours en rade, à cause de la saturation du port d’Alger, avec tout ce que cela induit comme retards de livraison et surtout de paiement de surestaries qui peuvent se chiffrer à pas moins de 80.000 dollars pour chaque jour en rade », a indiqué M. Wauquier.

Un navire ROPAX comme le « Corse » offre en revanche l’avantage de bénéficier d’une priorité d’accostage ce qui élimine de facto ce problème de surestaries. Avec l’ouverture de la nouvelle ligne maritime Sète-Oran, cet avantage pourrait ainsi être mis à profit pour orienter une partie des besoins du marché national d’automobiles vers le port d’Oran, sachant que la région de l’Oranie en détient près de 25% .

Pour soutenir sa vision, M. Wauquier a, dans ce même ordre d’idée, évoqué l’intérêt porté pour le marché algérien par la société SINTAX, basée à Marseille, filiale du groupe Dragados spécialisé dans l’import et l’export de véhicules.

« Les clients de l’Ouest pourraient enfin avoir des véhicules avec zéro kilomètre au compteur et non 500 kilomètres (nombre de kilomètres nécessaire pour acheminer un véhicule de la capitale vers Oran), comme c’est le cas actuellement », a indiqué le conseiller de la SNCM.

De son côté, le directeur général de SNCM-Algérie, a mis en exergue les avantages qu’offrent un navire ROPAX (fret-passagers) comme c’est le cas du « Corse » notamment en matière de transport de remorques, un mode de conditionnement qui selon les différents intervenants, se présente comme une alternative pour contrecarrer les aspects inflationnistes. Les logisticiens (les sociétés spécialisées dans la location des remorques) d’Europe mais aussi d’Algérie, même si ces derniers ne sont pas nombreux, semblent, de leur côté, vouloir développer ce mode de transport en cherchant de nouveaux marchés comme celui de l’Algérie. L’ intérêt réside aussi dans le fait qu’un fournisseur établi en Hollande ou en Suède pourrait charger sa marchandise dans un remorqueur pour la livrer directement à ses clients basés à Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent ou Tlemcen sans passer par plusieurs intermédiaires.

Les logisticiens, dans un souci de rentabiliser leurs affaires, portent également de gros espoirs sur le potentiel agricole de l’ouest algérien avec des produits frais qui pourraient être embarqués à bord de remorques frigorifiées pour arriver deux jours après sur les étals des marchés français.


H. Barti, Le Quotidien d’Oran

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