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Hakmèt

samedi 1er décembre 2007, La rédaction

En français, on dit : Attraper la grippe. En arabe algérien, on dit : Hakmètni la grippe. C’est presque une traduction littérale. Je peux même dire que le premier qui a traduit cette expression l’a écrite sur un bout de papier et l’a lue à travers un miroir. Le miroir est souvent honnête, ne ment presque jamais, mais inverse les positions. Ce miroir était un peu plus intelligent que les autres. Il n’a pas inversé les positions des mots, mais il a inversé le sens. En français, on attrape la grippe. On arabe algérien, c’est la grippe qui nous attrape.

La passivité. Ne rien faire, c’est ce qu’on sait faire. Pire, on se laisse faire. Tous sans exception. L’ingénieur se laisse faire par le wali. Le wali se fout de l’ingénieur et de ses calculs. Mais à la première catastrophe, c’est l’ingénieur qu’on accuse. Le médecin se laisse faire par un ministre de la santé qui se prend pour je ne sais pas quoi. Mais c’est toujours le médecin qu’on accuse d’incompétence ou de négligence. Le ministre est presque intouchable. Le wali et le ministre se laissent faire par le président. Le président est carrément intouchable. Comme un dieu, on y croit, on l’obéit, même si personne ne peut le toucher. Pire, on ne peut même pas toucher la paie qu’il touche. Une paie intouchable.

Le jour où l’on apprendra à changer les choses, les choses changeront. La vie, le monde, les choses, les situations, comme nous, sont passifs. Cette vérité peut nous surprendre, mais est ce que ça peut nous inciter à inverser les rôles ?? A essayer, au moins, de changer notre vie au lieu d’attendre que ça change ??

Hakmèt, maâreft’sh kifash hakmèt. On doit chercher à savoir kifash hakmèt. Regardons-nous dans le miroir, un bon miroir, ça inverse les positions, ça inverse les rôles.

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