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Entre flambée des prix et solidarité : Un Ramadhan dur pour les ménages

mardi 9 septembre 2008, , article écrit par K. Beniaiche, El Watan et publié par La rédaction


es bourses des petites ménagères sont à bout. La flambée des prix des fruits et légumes en est la cause. Les dernières déclarations du ministre du Commerce, sont, le moins que l’on puisse dire, restées au stade de vœu.

Devant la hantise de certains vautours, adeptes du gain facile, les budgets des ménagères affichent des déficits qui ne seront résorbés que par les éternels emprunts. « Avec cette frénésie, on ne sait plus où donner de la tête ; un kilo de laitue est cédé à plus de 120 DA, c’est de la folie », souligne, non sans une certaine amertume, une femme d’un certain âge. Ainsi, un petit tour au marché populaire de Abacha est l’occasion de constater une certaine « stabilité » dans les prix qui n’ont pas diminué depuis le début du mois de Ramadhan.

La pomme de terre est à 40 DA, la tomate à 60, la salade entre 60 et 100 DA, du poulet à 210, et ça n’en finit pas. Seuls les fruits et les viandes rouges n’ont pas été touchés par cette hausse, puisque dans les marchés de Sétif, l’on peut « goûter » aux poires ou aux pommes succulentes à 30 DA, de beaux raisins à 50, des figues à 60 DA ou du melon à 40. La banane s’échange toujours à plus de 120 DA, sauf lorsqu’elle est complètement pourrie ou en compote, la datte, celle qui vient des congélateurs,est cédée à plus de 340 DA. Il convient de donner raison au ministre du Commerce qui a dit que c’est le citoyen qui est la cause de cette hausse des prix.

Oui, depuis le début du Ramadhan, le souk populaire de Abacha mérite plus que jamais, l’appellation « populaire ». Il ne désemplit pas à longueur de journée et les gens s’y bousculent à toutes les heures. Les marchandises sont cédées au prix du magasin et parfois plus cher. Pour l’anecdote, au 1er jour du mois sacré, les chaînes devant les étals des bouchers n’avaient rien à envier à celles qui se formaient devant les galeries algériennes, au « bon vieux temps » des crises et autres pénuries. En matière de solidarité, plus de 15 000 couffins sur les 52 667 prévus, ont déjà été distribués au niveau des 20 daïras que compte la wilaya ; 4 269 couffins ont été distribués dans la commune du chef-lieu, alors que la commune d’El Eulma en a vu distribuer plus de 3 700 sur les 5 605 alloués.

Plus de 5,8 MDA (millions) sont comptabilisés au niveau de la caisse de la wilaya pour le compte des opérations de bienfaisance. En plus des 28 centres de restauration prévus initialement, une autre douzaine est destinée à accueillir les nécessiteux et les gens de passage durant le mois sacré. Ainsi donc, 39 centres seront disponibles, 21 gérés par les APC, 11 par des bienfaiteurs, 6 du mouvement associatif et un dépendant du Croissant rouge algérien. « Ces centres de restauration sont d’un grand secours pour des centaines de familles nécessiteuses et nombreuses qui s’alimentent à partir de ces restos du cœur proposant de copieux repas », dira un bénévole.


K. Beniaiche, El Watan

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