Au pays de la “Fitès”

Classée parmi les wilayas ayant un parc automobile le moins nombreux en Algérie, Sétif détient cependant le record absolu du palmarès national des accidents. Pour 1 000 véhicules seulement, l’on dénombre dans la capitale des Hauts-Plateaux pas moins de 408 accidents. Alors que dans d’autres wilayas, la fourchette pour le même nombre de “cercueils roulants” oscille entre 95 et 200 accidents. Ce chiffre frappant, voire catastrophique et inacceptable s’explique, de l’avis des séminaristes, par la situation stratégique de Sétif. Cette dernière, considérée comme la porte de l’Est, est traversée par deux axes routiers, les plus importants du pays, en l’occurrence les RN 9 et 5. Les statistiques officielles présentées hier par wilayas placent la région de Sétif en deuxième position juste derrière Alger (4 207 accidents), en termes de nombre d’accidents avec 1 102 en 2002. Pour reprendre l’expression inversée de droite à gauche par M. Sellal, “(v) fitès” (Sétif à l’envers), fait partie des 10 wilayas totalisant, sans conteste, 45% des accidents survenus en 2001. Ce constat chiffré, établi par le secrétaire général du comité de la route transsaharienne, a fortement choqué l’assistance. C’est ce qui explique en partie pourquoi les organisateurs du colloque ont jeté leur dévolu sur Sétif pour abriter les travaux du Séminaire maghrébin sur la prévention routière. D’ailleurs, M. Sellal n’a pas hésité à dire ouvertement que ce choix ne semble nullement fortuit ou un pur hasard.
Par Liberté Le 30/04/2003