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Nous étions lycéens (Partie 2)

mercredi 25 septembre 2013, , article écrit par Toufik Gasmi et publié par La rédaction


INTRODUCTION

Nous vécûmes au milieu d’une cité antique, ancienne capitale de la Maurétanie sitifienne que les Romains nommèrent jadis Sitifis. La racine de ce nom berbère signifie ‘Noir’ car fertile était la terre qui nous a vus naître. Fertile était aussi l’établissement où nous apprîmes tant de choses.

Avec la fontaine Ain El Fouara et la mosquée El Atik, le lycée fait partie des principaux symboles architecturaux de Sétif.

Construit en 1873 et s’étalant sur une superficie de plus de deux hectares, il fonctionnait comme collège communal jusqu’en 1924 puis comme collège colonial moderne et classique. L’augmentation rapide du nombre d’élèves entraina son agrandissement en 1950 : il devint le Lycée Eugène Albertini.

Une douzaine d’étés plus tard, l’Algérie recouvrit son indépendance et c’est durant la matinée du 19 décembre 1962 que les élèves saluèrent pour la première fois l’étendard de la nation naissante confectionné, hasard de l’histoire, deux décennies auparavant par un ancien élève du lycée : Chawki Mostefai.

C’est ainsi que l’établissement portera désormais le nom de Mohamed Kerouani, un brillant lycéen, tombé comme beaucoup de ses condisciples, sous les balles du colonialisme.

Beaucoup d’élèves avaient pris un jour, sans prévenir, le chemin de la révolution en rejoignant le maquis ou la clandestinité, quittant ainsi les bancs du lycée à un âge où d’autres entamaient leur adolescence.

Abdelhamid Kara était l’un de ceux-là. Il quitta le lycée à l’âge de 17 ans en 1959, et fut rejoint par les camarades Hadjout Salim et Lahcéne Redouane ; ils eurent l’immense chance de côtoyer le chahid Mohamed Kerouani. Autant généreux que modeste, Abdelhamid est resté attaché à son village natal d’Ain Oulmane ainsi qu’à notre Association. Cultivant la marque des grands hommes, jamais il n’ont fait référence à leur passé révolutionnaire.

ILS sont pour nous plus qu’une référence !

Un jour, un condisciple et compagnon d’armes de Abdelhamid, originaire de Jijel, effectua une visite au lycée qui l’amena vers tous les endroits qu’il a fréquentés alors qu’il était élève. Quelques instants plus tard, il nous rejoignit avec des yeux rougis tout en essayant de contenir furtivement sa traitresse émotion. Il sanglotait en se rappelant, sans aucun doute, ses frères d’armes tombés à la fleur de l’âge.

Nous nous dérobions pour nous retenir…en vain.

Si comme Abdelhamid et Salim, certains sont revenus et sont parmi nous, il n’en demeure pas moins que, d’autres, hélas, sont tombés au champ d’honneur. Nous en avions côtoyé certains, ils auront toujours notre plus grande admiration. Gloire à vous !

C’est dire que cet établissement a son histoire que beaucoup d’entre nous aimeraient écrire ou relater.

Sa carte de visite est élogieuse tant par la qualité de ceux et celles qui l’ont fréquenté, qui ont occupé ou occupent encore les plus hautes fonctions de l’Etat algérien : nous pouvons citer entre autres Messieurs Benhabyllès Abdelmalek, Abdeslam Belaïd, Benmahmoud Abdelkrim, Guidoum Yahia, Kharchi Nadjett, Harchaoui Abdelkrim, Aberkane Abdelhamid, Boustella Ahmed, Benmaalem Hocine, Hassani Abdelkrim, Djeffal Saliha,Bendjaballah Souad,Yousfi Youcef … que par le nombre sans cesse croissant d’élèves, originaires des grandes villes de l’Est algérien.

Batna, Jijel, Bejaia, M’sila, Bordj Bou Arreridj, Bougaa Biskra, Aïn Mlila…étaient dignement représentées.

A SUIVRE


Toufik Gasmi

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