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Nous étions lycéens (Partie 15)

dimanche 3 novembre 2013, , article écrit par Toufik Gasmi et publié par La rédaction


LE SPORT

Le jardin des Sports était pour les filles ce que le stade Gassab était pour les garçons, c’est-à-dire un lieu privilégié, un terrain de prélude aux exploits sportifs. Ce square, proche du lycée de filles porte aujourd’hui le nom de Tayeb Chellal, un autre sportif, ancien joueur de la glorieuse équipe de l’USFMS, cette équipe mythique de Sétif.

Tayeb avait comme partenaires les Mekhloufi, Chamana, Hadjout …et d’autres qui sont, hélas, comme lui, tombés au champ d’honneur et avaient pour noms, Harbouche, Souakir, Bentoumi ,Daifallah…
Cette équipe junior a été sacrée championne d’Afrique du Nord …à Tunis.
Ainsi, c’est sur le terrain bitumé de ce square entouré d’arbres et de fleurs, que les jeunes filles s’adonnaient à leur sport favori : le Basket Ball.
D’ailleurs, nombreuses étaient celles qui faisaient le bonheur des équipes civiles : USMS, SAS, ESS dans leur championnat ; les résultats étaient à la hauteur de leurs talents : championnes d’Algérie en 1965. Oui, ces clubs avaient des sections omnisports. D’ailleurs, les présidents de ces clubs arboraient cette fierté d’avoir plusieurs disciplines sportives. Oui, Sétif était en avance sur le temps. Présidents d’antan, nous vous saluons bien bas !

Certains admirateurs, et ils étaient nombreux, suivaient leurs entrainements en se hissant sur les barrières jouxtant le Jardin des Sports comme pour mieux les voir.
Et cela pouvait durer toute l’après midi.
Les terrains de volley ball et de tennis, dans ce Jardin, toujours bien entretenus par le regretté Cheikh Toumi , faisaient le bonheur des jeunes sportifs de la ville, auxquels venaient s’associer quelques professeurs des deux lycées.
L’on se souvient d’un volleyeur de renom, remarquable passeur, professeur de mathématiques qui excellait dans cette discipline .Il jouait avec ses lunettes et avait pour nom : Dubois.

Nous nous remémorons ensemble le déplacement à Constantine pour disputer les championnats scolaires par un mois d’avril 1965.
Dans les deux cars bleus des Transports Ait Chaalal qui nous emmenaient vers l’antique Cirta, par un bel après midi, se trouvaient trois équipes et leurs supporters : Basket Ball, Hand Ball (filles) et Foot Ball.
Nous écoutions et chantions en Play back les chansons de l’époque ; sur un tourne disque à pile, les microsillons faisaient notre joie et passaient de mains en mains.
Françoise Hardy, Salvatore Adamo et Hervé Villard étaient au Hit parade avec leurs chansons en vogue :’’Tous les garçons et les filles, Tombe la neige et Capri, c’est fini ».Même les professeurs qui nous accompagnaient et les supporters se mirent de la partie. Quelle ambiance ! Nous aurions aimé que la distance de 127 km soit beaucoup plus longue.

Nous ne saurons jamais si c’est le talent des sportifs que nous étions ou si c’est le légendaire deuxième souffle qui fut notre déclic, mais les trois équipes décrochèrent le titre de Champion d’Algérie, avec panache.
L’équipe de foot Ball, sur le terrain boueux, ce jour là, du stade Benabdelmalek, disposa en finale de celle de Skikda, après avoir joué la veille deux matchs de qualification et là, il faut rappeler que notre équipe était composée de talentueux joueurs, tous titulaires dans leur équipe fanion respective, et c’est donc le plus naturellement du monde que le match fut remporté avec brio.
L’inspecteur d’académie de Constantine remit la coupe à notre capitaine, dans une ambiance particulière ; Mouloud Manamani, notre professeur pleurait de joie et aujourd’hui, il évoque ces moments avec nous avec beaucoup d’émotion. Mouloud, tu as toute notre considération.
Les équipes de Hand Ball et de Basket Ball en firent autant .Avec éclat, elles ont remporté leurs trois rencontres programmées .Quelles étaient élégantes et belles, les filles sur le terrain ! Elles étaient encore plus belles lorsqu’elles pleuraient de joie. Nous aurions voulu immortalisé ces moments, hélas, l’appareil numérique n’était pas en vogue, mais nous les avons dans notre mémoire. Nous revoyons la coupe passer de mains en mains sous les yeux admiratifs des nombreux spectateurs.

Sétif et ses deux lycées étaient en liesse.
Sans transition, nous nous devons de rendre hommage à nos ainés séniors garçons et filles qui ont participé avec panache au championnat national en Football et Hand Ball et ramené les trophées tant convoités. Cela se passait en 1963, date à laquelle l’Entente avait remporté également la 1ère coupe de l’Algérie indépendante.
Décidément, il y a une relation intime entre Sétif et les coupes.
Pour l’histoire, la cérémonie de remises des prix se déroulait au stade Ouaguenouni, à Alger en présence des autorités du pays.
Devinez qui remit les trophées aux capitaines des deux équipes ?
C’est bien sur, le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, celui qui devint par la suite Président de la République : Mr Abdelaziz Bouteflika .Il offrit la 1ère coupe à Mlle Hannouz. En lui serrant la main, il lui a dit « j’espère que l’on vous reverra encore ya staifiaites »

Pour l’anecdote, trois sœurs (Hannouz) figuraient dans l’effectif de l’équipe de Hand Ball qui avait battu l’équipe du lycée Ourida Meddad d’El Harrach en finale.
Et le volley Ball diriez-vous ? He bien, cette discipline a eu, elle aussi son année de gloire, puisque sous la houlette du maestro Said Bendriss , ce parfait éducateur aux yeux expressifs bleus azur ,petit par la taille mais grand dans le savoir faire, a su en l’espace d’une année faire de son équipe la meilleure d’Algérie en décrochant le titre de champion scolaire à Tlemcen en 1969 contre l’équipe du lycée El Idrissi d’Alger. Sacré Said, tu vaux bien tous les superlatifs et Sétif s’enorgueillit d’une telle perle sportive. Tu es resté égal à toi-même .Tu as toute notre considération, puisque tu as été le précurseur du volley ball à Sétif.

A SUIVRE


Toufik Gasmi

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